Bruxelles, 5 septembre (AFP) – La Commission européenne a annoncé vendredi une sanction historique de 2,95 milliards d’euros contre Google, accusé d’avoir abusé de sa position dominante dans le secteur de la publicité en ligne.
Cette décision, dite sanction Adtech, intervient après plusieurs mois d’enquête. L’exécutif européen reproche au géant américain d’avoir faussé la concurrence au détriment d’autres acteurs de la publicité numérique. Google, filiale du groupe Alphabet, a immédiatement fait savoir qu’il contesterait cette amende.
Un bras de fer transatlantique
L’annonce avait été retardée en raison de fortes tensions entre l’Union européenne et les États-Unis. Mercredi, une source au sein de la Commission avait confirmé à l’AFP que Washington exerçait une pression diplomatique. Le 26 août, Donald Trump avait même menacé d’imposer de nouveaux droits de douane aux pays ou organisations cherchant à réguler la tech.
Sans citer directement l’UE, l’ancien président américain avait dénoncé ce qu’il considérait comme des « attaques » contre les entreprises américaines. Bruxelles a répliqué en réaffirmant son « droit souverain » à encadrer les géants du numérique.
La riposte de Google
Dans une déclaration transmise à l’AFP, Lee-Anne Mulholland, vice-présidente chargée des affaires réglementaires chez Google, a dénoncé une décision « mauvaise et injustifiée » :
« La décision de la Commission européenne à propos de nos services Adtech est mauvaise et nous en ferons appel. Elle nous impose une amende injustifiée et des changements qui affecteront des milliers d’entreprises européennes, puisqu’elles auront plus de mal à gagner de l’argent. »
La Commission, qui avait évoqué en 2023 la possibilité d’imposer une scission de certaines activités publicitaires du groupe, n’a finalement pas franchi ce pas à ce stade.
Une semaine noire pour le géant américain
Cette amende européenne vient s’ajouter à une série de sanctions financières infligées à Google cette semaine.
- Mercredi, aux États-Unis, un jury fédéral de San Francisco a condamné l’entreprise à verser 425,7 millions de dollars de dommages et intérêts à près de 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée.
- Jeudi, la Cnil française a infligé une sanction record de 325 millions d’euros pour des manquements liés aux cookies et à la publicité ciblée.
En l’espace de trois jours, Google a donc accumulé plus de 3,7 milliards d’euros d’amendes et de condamnations dans le monde.